Silverstone Classic 2016, le bonheur servi sur 16 plateaux

Publié le par Pierre

Silverstone Classic 2016, le bonheur servi sur 16 plateaux

Histoire de conclure ce mois de juillet entamé tambour battant avec Le Mans Classic, je suis allé à la découverte d’un autre week-end de courses : Silverstone Classic 2016. C’est, pour le moment, l’évènement le plus varié auquel j’ai pu assister. Des voitures de tourisme à la Formule 1, de l’après-guerre aux années 2000, presque tout a été couvert pendant ces 3 jours de compétition sur ce circuit presque aussi mythique que celui de la Sarthe !

Perdre la tête avant même d’arriver au bord de la piste

A peine quelques mètres dans l’enceinte du circuit que, comme au Mans, je ne sais plus où donner de la tête. Il y a des anciennes partout, à perte de vue. Comme au Mans, une quantité impressionnante de clubs ont fait le chemin pour assister à Silverstone Classic 2016. Comme au Mans, Porsche est venu en force, accueillant même un concours de restauration entre les différents concessionnaires du pays.

Toutefois, nous ne sommes pas au Mans, l’intégralité du circuit est accessible au public, de même que les deux paddocks (celui du circuit national, et celui du circuit international) qui regroupent dans un joli méli-mélo l’intégralité des véhicules qui courent sur le week-end. De la même manière, les tribunes sont en accès libre, bien qu’elles ne soient pas toutes ouvertes. Des navettes sont également disponibles, il ne s’agit pas de petits trains, mais de bus à l’impériale, of course.

Du point de vue des « à-côtés » c’est à peu près similaire, de quoi boire et manger un peu partout, un village comprenant divers exposant d’œuvres d’art, de miniatures, de littérature, d’accessoires… Une vente aux enchères, bien évidemment, organisée par… Silverstone Auctions (étonnant non ?). Toutefois, petite différence, une mini fête foraine en plein cœur du circuit, comprenant une grande roue qui offre un point de vue imprenable sur le circuit.

Vous pouviez également profiter de l’eBay Restoration Live, Benjamin vous en parlait dès samedi, pour suivre une restauration « express », sous la houlette de Fergus Walkinshaw. Le résultat final était présenté le dimanche après-midi par le présentateur de Wheeler Dealers, Mike Brewer.

L’action principale de Silverstone Classic 2016, bien évidemment sur la piste

Cela peut sembler évident, pourtant avec tout ce qui était visible hors de la piste, on aurait pu être tenté de ne pas la rejoindre. Commençons par la partie la « moins » intéressante, les coupures clubs. Chaque midi (et le samedi soir), les courses cédaient la place à une parade célébrant l’anniversaire d’un club ou d’un modèle. Et on peut dire qu’il y avait du beau monde !

Coté clubs, l’Historic Sports Car Club célébrait ses 50 ans, BMW son siècle, le GT40 Enthusiast Club fêtait les 50 ans de la victoire de Ford avec la GT40 au Mans… Et côté anniversaire de certains modèles, nous étions également servis : les 20 ans de la Jaguar XK et des Mercedes SLK/CLK, les 25 de la Nissan Figaro et de la Mercedes Classe S W140, les 40 de la Lotus Esprit et des Porsche 924 et 928, les 50 de la Lotus Europa, des Triumph GT6 et Vitesse 2 litres, les 60 ans de l’Austin A35 ou encore les 80 de la Morgan 4/4. Bref du bonheur pour les mirettes, même si on est loin des modèles de compétition qui ont animé le week-end.

Parlons des voitures de compétition, justement. Avec pas moins de 16(!) plateaux, Silverstone Classic 2016 en offrait pour tous les gouts, et le spectacle était franchement de haut niveau. Malheureusement, je n’étais pas présent le vendredi pour les qualifications et j’ai également raté 5 plateaux, n’ayant pas encore le don d’ubiquité, mais j’y travaille !

Souvenirs de Tourisme

Commençons par les voitures de tourisme, avec leurs quatre plateaux. J’ai raté le John Fitzpatrick Trophy réservé aux voitures de moins de deux litres qui réunissait 41 voitures, principalement des Austin Mini, des Ford Lotus Cortina ou encore des BMW 1800. Le Big Engine Touring Cars rassemblait 42 voitures de tourisme d’avant 1966 et comme son nom l’indique, un paquet de big blocks à l’Américaine. Les Ford Falcon et Mustang se battaient aux avant-postes, bataillant avec les Ford Cortina Lotus et Austin Mini dans les parties lentes du circuit, et il faut dire que ces dernières ne déméritaient pas, compensant leur manque de puissance par des freinages tardifs, très tardifs.

L’Historic Touring Car Challenge accueillait 52 voitures, de 1966 à 1990. Allant de l’Austin Mini (encore et toujours) à la monstrueuse XJ12 Broadspeed, il y en avait pour toutes les tailles. Le bal était mené par les Rover SD1 et Ford Capri, on est en Angleterre quand même, devant des BMW (1600, 2002, CSL, M3….), Alfa GTV6, et dans les voitures atypiques une AMC Javelin et une R5 GT Turbo !

Le JET Super Touring Car Trophy a rassemblé 31 voitures qui ont fait la gloire du BTCC durant les années 90. Les pilotes étaient presque aussi agressifs qu’à l’époque. La bataille entre la Vauxhall Vectra et la Honda Accord lors des deux courses était impressionnante, allant jusqu’au contact ! Mais ce n’étaient pas les seules voitures en piste, les célèbres Volvo S40 grises et bleues ou Laguna vertes étaient là aussi, autour des BMW 320 et autres Mondeo, entre autres.

Haussons le ton, avec les GT

Passons à des courses un peu plus « sérieuses », avec les deux plateaux réservés aux GT. Le Royal Automobile Club Tourist Trophy for Historic Cars alignait 54 GT d’avant 1963, allant de la frêle Lotus Elite à la monstrueuse Tojeiro Buick de l’Ecurie Ecosse.

L’International Trophy for Classic GT Cars, quant à lui, offrait un plateau de 59 GT d’avant 1966. C’était un vrai festival à l’honneur des Jaguar Type E, Lotus Elan, Cobras et TVR Grantura. Toutefois elles n’étaient pas seules, Une Cobra Daytona, vue à la Dijon Motors Cup,  menait la danse, et on pouvait également retrouver dans le peloton moultes MG et Morgan, une Bizzarrini 5300GT, qui était présente à Spa Classic, en 2015, ainsi que la Tojeiro Buick, une fois de plus.

Les longues heures de l’Endurance, pour quelques instants, à Silverstone Classic 2016

J’ai malheureusement raté le Royal Automobile Club Woodcote Trophy pour les voitures de sport d’avant 1956, avec ses 45 voitures. Cooper, Aston Martin, Frazer-Nash… les plus grands noms de l’automobile d’après-guerre étaient là. De même pour le Stirling Moss Trophy, pour les voitures d’avant 1961, je n’ai pas pu voir la trentaine de voitures inscrites.

Le FIA Masters Historic Sports Cars rassemblait 51 voitures, allant de 1966 à 1973, dont pas moins de 16 Lola T70. Là, ceux qui ont vu le plateau 5 de Le Mans Classic cette année ne seront pas dépaysés, car beaucoup des inscrits étaient également présents au pays des rillettes au début du mois !

Le 90s Endurance Legends permettait de revoir des voitures bien plus contemporaines, issues des réglementations LMP, GT1, GT2 et GT3. Les « habituelles » Porsche 911 et Dodge Viper de l’époque étaient entourées d’une 911 GT1, d’une McLaren F1 GTR ou encore d’une Saleen S7R, pour les dérivés de voiture de série, ainsi que quelques prototypes. On pouvait également voir courir une Jaguar XJR-15 qui célébrait ses 25 ans.

Enfin, comme au Mans, les Groupe C étaient là, pour le plaisir des yeux et des oreilles. 27 voitures enregistrées pour Silverstone Classic 2016. D’ailleurs, on retrouve nombre de celles qui étaient présentes au Mans, comme la Lola T92 que j’évoquais dons Mon Le Mans Classic. Une fois encore la vitesse et le bruit étaient impressionnants, et la fiabilité, aléatoire.

Un goût d’Amérique au Royaume-Uni

Le Can-Am 50 Interserie Challenge Trophy célébrait les 50 ans de la création du championnat Can-Am. C’était l’occasion pour nous de revoir 22 de ces monstres s’affronter sur la piste de Silverstone. Allant de la « petite » Lola T210 avec son 1800 aux monstrueuses McLaren M8 et leur moteur 8.8 litres, en passant par la Matra MS670, les tribunes tremblaient sous les vrombissements des moteurs.

Petite pause sur deux roues

Wayne Gardner, Phil Read, Christian Sarron… Ces noms vous rappellent quelque chose ? Oui ce sont de célèbres pilotes moto. Et bien, ils étaient là, avec quelques autres, afin de nous montrer quelques belles machines allant des années 70 à l’aube des années 2000. Ce plateau, le  World GP Bike Legends, était sans doute le plus petit, tant question de place que question de nombre, avec seulement neuf participants, mais assurément le plus impressionnant quand on voit à quelle vitesse ces engins peuvent aller !

Les voitures de Grand Prix ont rugi à Silverstone Classic 2016

Passons maintenant à la catégorie considérée comme la catégorie reine du sport auto, les Voitures de Grand Prix. Le Maserati Trophy For HGPCA pour les voitures d’avant 1966 rassemblait les voitures qui ont écrit la légende des Grand Prix. Ces 51 voitures, allant de l' »antique » ERA R1B de 1935 aux Brabham BT11/Lotus 32 de 1964, étaient là pour nous rappeler à quel point ces autos étaient dures à dompter, avec de belles figures à chaque virage. On y retrouvait également les mythiques Maserati 250F, ou encore des Cooper, BRM… ainsi qu’une Aston Martin DBR4/4.

Le FIA Masters Historic Formula One offrait quant à lui une démonstration des voitures à effet de sol. Gros pneus et puissance brute, alliés aux premiers vrais travaux en matière d’aérodynamique, étaient au programme. Ces 33 voitures, au noms prestigieux Arrows, Tyrell, Willams, Ligier ou encore Lotus ont assuré un vrai spectacle.

Les Legends of Modern Formula One n’étaient « que » 10, balayant la période allant de 1981 à 2014. On était cette fois-ci plus dans la démonstation que la vraie course, tant les écarts de performance sont important entre les voitures à moteur Turbo, V10, V8 ou encore V6 sont grands. C’était surtout l’occasion de profiter d’une très sympathique « cacophonie » !

Comme vous pouvez le voir Silverstone Classic 2016 offrait bien trop de contenu pour un seul homme. C’est assurément un évènement à vivre au moins une fois, au même titre que le Mans Classic. Malheureusement, comme ce dernier, le tarif est plutôt lourd (160£ pour les trois jours), mais il offre quelques « attractions » que Le Mans n’a pas.

L’intégralité des photos est disponible dans la galerie flickr de ClassicCarNews.

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

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