On a testé pour vous : La Renault 5 Turbo 2

Publié le par Pierre

On a testé pour vous : La Renault 5 Turbo 2

Il existe des voitures mythiques dans l’histoire automobile française. La Renault 5 dans ses versions Turbo et Turbo 2 en fait assurément partie. Nous avons pu nous glisser dans une Renault 5 Turbo 2, et en profiter sur les routes de la Suisse Normande.

Petite histoire de la Renault 5 Turbo

Après le lancement réussi de la Renault 5 en 1972, Jean Terramorsi et Henry Lherm réussissent à convaincre la direction de la Régie de lancer le développement d’une nouvelle version, destinée à chapeauter/dynamiser la gamme Renault 5 et surtout à l’homologation FIA, où elle servira de porte-étendard.

C’est ainsi qu’est lancé le développement d’une Renault 5 à moteur central, en l’occurrence, le choix s’arrêtera sur le Cléon-fonte de la 5 Alpine, équipé d’un Turbo Garrett T3, accouplé à une boîte de vitesse de R30, au rapport de pont raccourci.

Pour pouvoir installer le moteur correctement et surtout transmettre la puissance au sol, la caisse se voit élargie à l’arrière, logeant des trains roulants dérivés de l’Alpine A310.

Le développement prend un peu de temps, Renault ne disposant pas de structure dédiée aux petites séries avant la création du BEREX (Bureau d’Etudes et de Recherches Exploratoires) en 1979, avec l’aide d’Alpine. Elle prendra enfin la route en 1981 (Turbo) avant d’évoluer en 1983 (Turbo 2).

La conduite d’une Renault 5 Turbo 2

Le modèle que nous essayons date de 1984, est équipé d’un échappement Cévennes, de jantes Gotti 16 pouces à la place des TRX d’origine, et d’un refroidissement renforcé car la position centrale du moteur pose quelques petits problèmes thermiques.

L’intérieur est celui de la Renault 5 Alpine (l’intérieur spécifique de la Turbo de première génération, signé Bertone a disparu, pour des raisons de coût de fabrication, de même que les portières et pavillon en aluminium), simple et lisible, mais sans fantaisie.

Contact, il faut un peu de temps pour s’habituer à l’embrayage au point de patinage très haut, et assez flou, de même la boîte 5 rapports offre une commande à grand débattement, il faut bien décomposer pour attraper la cinquième sans craboter.

Les premiers tours de roue se font à un train de sénateur, car il faut bien reconnaître que la réputation de turbo « boum-boum » de l’auto me pousse à la modération, fait confirmé par le propriétaire. La direction est précise mais étonnamment lourde pour une voiture dont le moteur est à l’arrière. Le moteur, déjà communicatif en temps normal, est omniprésent avec l’échappement Cévennes.

Après quelques kilomètres il est temps de hausser un peu le rythme, et en effet, le coup de pied aux fesses est là, bien là, à partir de 4000 tours/minute, là où on ne l’attendrait presque plus. La Renault 5 Turbo 2 se cale alors sur son train arrière, et l’avant devient beaucoup plus léger et facile à placer dans les petites routes virevoltantes qui nous amènent du côté de Thury-Harcourt. Cependant leur étroitesse amène un petit moment d’appréhension, car cette voiture est étroite à l’avant, mais pas à l’arrière ! On se trouve rapidement à regarder dans le rétro, de peur de frotter quelque part.

La balade se transforme en petit convoi, le propriétaire étant rejoint par quelques amis. Je me retrouve seul aux commandes, non sans appréhension. Nous partons donc profiter des routes et des magnifiques paysages vallonnés de la région, et les kilomètres se cumulant, le mode d’emploi devient compréhensible. Je me retrouve souvent proche du régime de déclenchement de turbo (mais pas trop non plus) dans un virage, afin de pouvoir en sortir le plus fort possible, sans risquer le tête-à-queue. Cependant, la bestialité des relances, une fois dans la plage d’utilisation du turbo, me rappelle qu’un peu d’humilité ne fait pas de mal, et que tout le monde n’est pas Jean Ragnotti !

Il est temps de revenir à notre point de départ, et de la rendre à Jimmy, son propriétaire, non sans quelques regrets, même si mes tympans sont endoloris. Un grand merci à lui pour cette expérience !

Comment conduire une Renault 5 Turbo 2

Si vous vous sentez capable de dompter la bête, vous rencontrerez peut-être un autre frein, vos finances personnelles.

La cote de la Renault 5 Turbo 2 est en train de monter en flèche ! Comptez de 50000 à 65000 euros pour accéder à ce plaisir digne d’une relation masochiste.

 

Note globale :

4 etoiles

Avantages

Inconvénients

– Look brutal Accessibilité mécanique –
– Performances A ne pas mettre entre toutes les mains –
– Maniabilité  Finition légère –

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

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