La Peugeot 203, la première lionne du renouveau

Publié le par Benjamin

La Peugeot 203, la première lionne du renouveau

Avec le plan Pons, la production automobile de l’après-guerre se rationnalise. Et le lion est un des rares constructeurs qui va rester dans le créneau qui lui a été attribué : la voiture moyenne. C’est avec la Peugeot 203 que va commencer une superbe lignée qui verra son aboutissement avec la 504.

La genèse de la Peugeot 203

Au sortir de la seconde guerre mondiale, il faut absolument motoriser la France. Quand Citroën se remet à produire avec succès sa Traction et lance la 2CV, quand Renault lance la 4CV qui est elle aussi épaulée par la Juvaquatre conçue avant guerre. Simca lance sa Simca 8 et Peugeot dans tout ça ?

La marque avait commencé a étudié en 1940 une grande routière, la 802 avec un V8 et 22cv fiscaux. Le problème c’est que l’après-guerre est fait de restrictions. Les métaux, sont rares et la question de l’intérêt du public pour une telle auto mérite d’être posée.

Peugeot s’oriente donc vers la conception et la production d’une voiture plus petite. Objectif : 10cv fiscaux avec une puissance et des performances des 11cv à 14cv d’avant guerre. Sur ce segment, il n’y a en définitive que la Simca 8 et la Traction pour faire de l’ombre à la future Peugeot.
Elle est présentée en Octobre 1948 au salon de Paris.

Sa conception est assez classique pour la marque au lion. Un nouveau moteur de 4 cylindres et 1290 cm³ développant 42 ch loge sous le capot. La transmission se fait aux roues arrières via une boîte à 4 rapports non synchronisés. Cette boîte est clairement le point faible de l’auto et les problèmes de maniement et d’étagement sont réels. Le freinage est renforcé par rapport à ce que faisait Peugeot avant guerre, la 402 ayant souffert de nombreuses critiques à ce sujet. La voiture atteint les 120 km/h en pointe.

Début chaotiques

Au départ la production est calibrée pour 300 véhicules par jour, mais les restrictions font que Peugeot arrive difficilement à produire 100 voitures au début.

La production commence donc pour le millésime 1949 en Octobre 1948. Les premiers modèles reçoivent une petite lunette ovale, une banquette à l’avant, des flèches directionnelles avec commande en haut du volant, un tableau de bord central et rectangulaire.

Côté décoration, des cimiers chromés ornent la voiture, la tête de Lion orne le capot et un monogramme 203 Peugeot est présent à l’arrière.
La berline est vite rejointe par une version découvrable et une berline affaires, simplifiée (pas d’enjoliveurs, pas de chauffage, ni flèches directionnelles et tableau de bord différent.

Jusqu’au millésime suivant, 1950 apparu en Octobre 1949 elle est produite à 13425 exemplaires.

Premières évolutions

Pour le millésime 1950, les sièges perdent leur barre chromées, les deux poignées de coffrent sont supprimées et remplacées par une poignée intérieure. Côté décoration, les cimiers disparaissent, les pare chocs sont désormais en inox.

La gamme s’élargit aussi avec l’arrivée des familiales et commerciales. On voit également apparaître le pick-up avec ses ridelles en bois. La production de ce millésime est de 51756 voitures.

Le millésime 1951 voit l’apparition de butoirs de pare-chox de part et d’autre de la plaque à l’avant et de marches de porte en inox. Les serrures de coffre sont remplacées par un monogramme de lion, la commande des flèches passe à droite du volant et le pick-up reçoit des ridelles en tôle.
La production est de 74994 exemplaires.

En 1952, apparaît le Cabriolet. La présentation change principalement à l’intérieur avec des tissus différents, un accoudoir à droite, le tableau de bord peint et les sièges réglables en profondeur. Les pare-chocs adoptent un profil plat.
La production est alors de 82643 voitures.

Le modèle 1953 marque un changement par l’adoption d’une plus grande lunette arrière. Le volant passe à deux branches avec un commodo regroupant klaxon et éclairage, les vitres avant gagnent des déflecteurs, le tableau de bord devient un arc de cercle, derrière le volant. Le moteur est revu, ses pistons lui permettent de passer à 45 ch. Enfin le fourgon tôlé est supprimé de la gamme tandis que le coupé apparaît.
Cette année là 88417 voitures sont produites.

En 1954, les pare-chocs redeviennent nervurés, le tissu intérieur est de nouveau changé et une nouvelle boîte synchronisée apparaît. C’est en fait celle qui sera installé sur la 403. Le bouchon d’essence change de place, et passe sous une trappe sur l’aile droite. Un modèle tour de France est créé, les découvrables et coupés sont supprimés de la gamme.
106784 voitures sortent des chaînes cette année là.

1955 : la Peugeot 203 n’est plus seule

En 1955, la Peugeot 203 est épaulée par la Peugeot 403, plus moderne utilisant le même moteur. L’appellation officielle passe de 203 A à 203 C. Des laves glaces apparaissent, le toit ouvrant, monté sur les premiers modèles est désormais une option et les feux arrières sont changés et passent en bas des ailes. Niveau technique, les ressorts avant passent à 7 lames, le carter d’huile est changé tout comme la boîte de vitesse. La première version, pas exempte de tous reproches est remplacée par la nouvelle boîte de la 403.
La production atteint 96173.

Pour 1956, le tapis de sol est plastifié, le cabriolet est arrêté, les derniers modèles progressant en présentation avec des flancs blancs sur les pneus, des antibrouillards et des sabots d’ailes. Les familiales et commerciales sont arrêtées en Août, après avoir changé l’emplacement de la plaque minéralogique.
La production souffre de l’apparition de la 403 et monte à seulement 62473 voitures.

En 1957, les rapports de boîte de vitesse évoluent. La camionnette est supprimée du catalogue, les draps sont changés par du simili, les enjoliveurs évoluent. Enfin les clignotants apparaissent en remplacement des flèches.
La production est alors de 36310 voitures.

Pour le millésime 1958, des veilleuses sont intégrées aux clignotants, le démarreur passe par un bouton poussoir et le catalogue ne propose plus que la berline et la fourgonnette. La voiture a en effet 10 ans…
La production chute à 28456 voitures.

Le millésime 1959 voit le lion du capot remplacé par un monogramme à la pointe de ce dernier. Les sièges avant sont modifiés pour le réglage des dossiers, le pare soleil et le frein à main sont nouveaux, une montre électrique apparaît, le tissu des sièges est une nouvelle fois changée, les essuie glace sont en Inox et le pare soleil droit reçoit un miroir de courtoisie.
La production est alors de 20147 voitures.

Le millésime 1960 n’est même pas un millésime complet, la voiture disparaissant en Février des chaines de production après une ultime série de 2728 véhicules produits.

Les séries spéciales de Peugeot 203

La première, la 203 Darl’Mat est la plus connue. Avec une préparation esthétique à base de chromes, et surtout un abaissement de 14cm de la voiture, et mécanique avec 50 ch grâce à un second carburateur la voiture atteint alors les 150 km/h. La production s’étale de 1949 à 1954 pour 205 voitures.

La seconde est celle produite par Constantin qui dote le moteur d’un compresseur. La base est un coach produit chez Darl’Mat, plus bas que l’origine. Le moteur passe à 1425 cm³ et donne 90 ch à 5000 tr/min ! La vitesse de pointe est alors de 160 km/h.

Ensuite, on notera de nombreux travaux de carrossiers sur la base de la 203. Elle fut ainsi transformée en Jeep, des Cabriolet par Worblaufen, des coupés par Martin ou encore roadster par Barbier Chambas.

La 203 est désormais une voiture très présente sur les rassemblements, sa robustesse et son image de grosse populaire l’ayant relativement bien préservée.

La Peugeot 203 de nos jours

La Peugeot 203 est encore une auto très prisée. Produite en nombre, cette populaire a plutôt bien traversé les âges. Elle est souvent présente dans les rassemblements et sa diffusion entraîne des prix relativement contenus.

On parle d’environ 6000 € pour les versions Camionettes, Pick-Up, Fourgonettes et Commerciales, et environ 8000 à 10.000 € pour les modèles plus « tourisme ». Les versions cabriolet et coupé sont beaucoup plus rares et s’échangent à des prix délirants : plus de 60.000 € ! Et ce n’est rien, la version Darl’Mat tape encore plus haut !

Photos : News d’Anciennes
Source principale : Wikipedia

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.