Tutoriel technique : Contrôler son Vilebrequin

Publié le par Benjamin

Tutoriel technique : Contrôler son Vilebrequin

Nouveau tutoriel mis en ligne par notre partenaire Embiellage Collector. Aujourd’hui, on vous apprends comment contrôler soi-même (quand c’est possible), son vilebrequin.

Le vilebrequin est un organe très important dans le fonctionnement d’un moteur. Il joue le rôle de la manivelle dans le système bielle-manivelle, dans le but de transformer le mouvement de translation du piston, poussé par l’explosion, en un mouvement de rotation, qui par tous les renvois sera transmis aux roues.

Il y a donc des contrôles à faire avant même de choisir ses coussinets.

1 Un contrôle Visuel.

Le premier contrôle est visuel et il a un avantage, pas besoin de sortir le vilebrequin du moteur, à condition d’avoir une bonne vue et un éclairage suffisant. Un démontage des chapeaux de bielles et des chapeaux de paliers suffira.

Ensuite regardez attentivement le vilebrequin. Vous ne devez déceler aucune rayure ou choc. Si vous avez un doute n’hésitez pas à passer votre doigt dessus, aucun relief ne doit se sentir. Des zones noirâtres indiquent la carbonisation du lubrifiant, des zones bleuies peuvent trahir une surchauffe et une perte locale des caractéristiques mécaniques.

2 Contrôle non destructif.

Ces contrôles sont réalisés par un professionnel, simplement parce que le matériel ne se trouve pas dans tous les ateliers et exigent une bonne expertise.

Le premier peut-être un ressuage. Un produit (le pénétrant) sera appliqué sur le vilebrequin, on le laissera agir avant que le tout soit lavé. Ensuite un révélateur viendra faire ressortir le produit et montrera ainsi les fissures dans lesquelles il s’était inséré par capilarité. Ce  procédé est redoutable pour mettre en évidence des amorces de ruptures invisibles à l’œil.

Le second sera une magnétoscopie. Le but est le même : montrer les fissures, mais cette fois-ci, on dépose une poudre métallique sur l’arbre. Il sera ensuite électrifié, la réorganisation des paillettes sera le témoin d’une fissure ou d’une discontinuité quelconque de la matière.

Enfin, pour vraiment voir l’intérieur du vilebrequin, certains rectifieurs sont capables de radiographier l’organe mécanique, mais là ce sont les grands moyens.

3 Le contrôle métrologique.

Maintenant il faut contrôler le vilebrequin.

Si vous voulez juste déterminer sa cote réparation (en cas d’historique inconnu) un pied à coulisse vous suffira la plupart du temps. Les cotes étant en effet échelonnées de 0.25 en 0.25, l’indication du pied à coulisse (au 10e de millimètre) vous suffira.

Ensuite pour un contrôle métrologique plus poussé, notamment pour une refabrication de coussinet, une mesure au pied à coulisse ne suffira pas.

Un bon contrôle sera fait avec un micromètre de qualité. Attention, pas n’importe quel micromètre, il vous faudra impérativement utiliser un « plat-plat ».

Une fois la côte au centième déterminée, c’est l’ovalisation qu’il faut contrôler. Gardez le micromètre « plat-plat » et prenez plusieurs mesures sur le diamètre de votre vilebrequin. Il ne faut pas que le diamètre varie de plus d’un à deux centièmes (selon les tolérances des constructeurs, voir votre RTA).

Enfin, contrôlez la conicité. Sur une à deux mesures (même angle sur le vilebrequin) le diamètre ne doit pas varier. Le risque ici serait de mal répartir la charge et ainsi provoquer une usure anormale du coussinet.

Le dernier contrôle est celui de la flèche. La flèche est une déformation du vilebrequin qui le courberait en son milieu. L’axe milieu du vilebrequin serait alors décalé de l’axe de rotation général. Le contrôle se fait sur les tourillons.

Ici le contrôle se fera avec un trusquin, fixé sur un support stable et plan (un marbre).
Le  vilebrequin reposant sur les paliers avant et arrière, on prend la mesure en calant le 0 sur le point haut du diamètre. On mesurera ensuite le point haut sur chaque tourillon. Si celui-ci ne revient pas à 0, l’écart sera la flèche du vilebrequin.

 

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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