500 Ferraris contre le Cancer : des sportives et des populaires au service de la lutte contre le Cancer

Publié le par Thibaut

500 Ferraris contre le Cancer : des sportives et des populaires au service de la lutte contre le Cancer

Chaque année, le Circuit du Val de Vienne est le support d’un des plus grands évènements caritatifs de France : les 500 Ferraris contre le Cancer. Et cette année, , pour la première fois, News d’Anciennes était présent pour couvrir ce week-end spécial cheval cabré.

Plaçons tout d’abord le contexte. Sport et Collection, association organisatrice, est à la tête des 500 Ferraris contre le Cancer depuis 23 ans. Au cours de ces 23 années, ce sont près de 4 millions d’euros qui ont été récoltés au profit CHU de Poitiers, dont 300.000€ en 2016. C’est dire l’ampleur de l’événement.

Revenons à la vie de l’événement. Sport et Collection, ce n’est pas seulement les 500 Ferraris, mais aussi les 100 Populaires. En effet, le Club des Amateurs de Véhicules Anciens en Deux Sèvres (ou CAVADS) proposait à une centaine de collectionneurs de prendre le départ à Lezay (79) d’une balade menant la joyeuse fanfare jusqu’au Circuit, arpentant par la même occasion les petites routes de campagne. Au sein du plateau, de l’ancienne, de la moins ancienne, de la prestigieuse, de la populaire… bref, tout ce qui fait la beauté de notre passion.

A l’issue de cette balade, et une fois arrivés sur le Circuit, il est temps de chausser gants et bottines : la centaine de Populaires se voit offrir une parade de 3 tours sur le Circuit. Inutile de dire que la pluie a rendu la piste un peu… humide, nous roulons donc sur des œufs !

Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, les autos ont ensuite pris la direction de l’ancien restaurant de La Ferme pour exposer les Populaires aux yeux du public ; faisant ainsi cohabiter des autos de tout type : de la Corvette à la Lancia Fulvia en passant par la Deuche…

Mais place aux choses sérieuses courant de l’après-midi. L’occasion pour nous de voir circuler les premiers plateaux dynamiques… enfin, ceux qui ont bien voulu sortir les autos ! La pluie, qui était aussi de la partie, n’a pas facilité la tâche des pilotes et quelques autos de compétition (qui n’avaient pas prévu les pneus pluie) ont préféré rester dans les stands. L’occasion aussi pour un certain Anthony Beltoise de jouer le spectacle au volant de la (superbe, à mon humble avis) Jaguar F-Type SVR, profitant de l’humidité ambiante pour faire glisser l’auto.

Après une bonne nuit de repos, back to business sur le Circuit avec la découverte des stands et paddock.

Il s’organise en plusieurs blocks. L’espace « Concours d’Etat », l’espace « 24h du Mans », l’espace Jaguar… bref, de quoi en prendre plein les yeux où qu’on les pose. L’occasion de découvrir quelques autos rarissimes, quelques protos, voire quelques nouveautés. On citera notamment une Marcos, la Jaguar Type-D de Jaguar France, la Lola Mk6 dont on vous a déjà parlé en détail ici, la Peugeot DAKAR de Monsieur Peterhansel, une malheureuse anglaise du plateau Bugatti ou une certaine Alpine A110 « new-gen » !

Puis vient l’heure du moment le plus impressionnant des 500 Ferraris contre le Cancer, la parade de toutes les Ferraris présentes. L’occasion pour le public de voir que le nom n’est pas usurpé. Et afin de proposer une parade visuellement instructive, les autos arpentent le Circuit dans un ordre bien précis : les plus anciennes en tête, puis viennent les F40, à l’honneur pour leur 30 ans.

Nous vous avons parlé de la visite des paddocks, mais un événement n’a pas été évoqué : notre rencontre avec JiPé. Ceux qui suivent demanderont « qui est JiPé ? », et bien nous allons vous répondre.

Il est à la fois passionné, collectionneur, mécanicien… un vrai touche à tout. Mais ce qui nous a interpellés, c’est l’auto qu’il installe dans les paddocks des 500 Ferraris contre le Cancer depuis 17 ans : une Jaguar Type D. L’occasion pour nous d’engager la conversation.

La première question qui vient toujours est de savoir si l’auto est « une vraie » ou non. Et la réponse est nette et sans bavure : non. Du moins, pas au sens commun. En effet, c’est une reconstruction par les Ateliers Lynx. Or, cette précision n’est pas anodine : Lynx a longtemps été le restaurateur officiel de Jaguar Héritage. Le modèle présenté par JiPé est donc une reconstruction de la Jaguar Type-D du Mans ’55, elle date de 1977 et a été produite à… 9 exemplaires !

Bien sûr, nous lui avons ensuite demandé ce qui rendait son modèle d’auto si particulier. Là aussi, c’est avec précision que JiPé nous a répondu, il connaît sur le bout des doigts son auto. D’abord en terme d’innovation, la Jaguar regroupe tout ce qui a signé une évolution des autos de compétition : une monocoque alu, une caisse porteuse, 4 freins à disques (qui ne freinent pas mieux que les tambours, non, mais les plaquettes sont plus rapides à changer), embrayage à 3 disques… Mais aussi quelques « filouteries » : à la voir de loin, c’est une monoplace. Pourtant, le règlement des 24h impose le biplace : pour contourner le problème, Jaguar a crée une fausse deuxième place, cachée par une tôle amovible, mais un unique saute-vent protège le pilote. Suite à cette manœuvre, le pare-brise intégral a été imposé.

Mais cette auto est aussi particulière par son histoire : le fameux et tragique accident de 1955. En effet, ce que l’histoire retient, c’est le crash de la Mercedes et la victoire de la Jaguar. Ce qu’on connaît moins, c’est que Jaguar est pleinement impliqué dans cet accident : la Jaguar, se rangeant devant une Austin Healey, qui elle-même a sauté sur les freins au nez de la Mercedes, a réussi à gagner la course alors qu’elle s’est retrouvée impliquée dans ce qui reste le plus grave accident du sport automobile français.

Faisant un dernier tour de l’auto, un petit détail a attiré mon attention : les fils reliant cylindres à l’allumeur… Un d’entre eux n’est pas de la même couleur que ces 5 comparses (6 cylindres obligent). La réponse affleurant à mon esprit, JiPé confirme : Jaguar, pour gagner du temps, teintait différemment le câble « Cylindre 1 > Allumeur » afin de le rendre plus facilement repérable. Autre petite anecdote : allez voir sur internet la photo officielle de la Parade Jaguar. Regardez bien la Jaguar Type-D en tête de file, regardez bien le numéro sur son aileron. Le 6 ? Et bien oui, Jaguar Héritage a préféré ne pas faire tourner la sienne, c’est donc JiPé qui s’y est attelé !

Dans ce même stand, une Lola faisait le dos rond sous les doigts et regards alertes de son équipe qui travaille à régler ses problèmes mécaniques. Une auto rarissime qu’il est follement agréable de voir (et d’entendre !) se dégourdir les bielles…

Conclusion de la journée : la parade finale des 500 Ferraris contre le Cancer qui a permi, sous Safety Car, de voir défiler quelques-unes des autos restées en parc, l’occasion pour nous de vous montrer nos autos coup de cœur.

Les 500 Ferraris contre le Cancer sont un événement qu’on revisitera avec plaisir !

Thibaut

Copilote, président de l'AutoMoto Classic de l'Ouest, Directeur de Course FFSA... et rédacteur/photographe pour News d'Anciennes (depuis 2017) lorsque les évènements s'y prêtent. C'est au guidon d'une Terrot TENOR de 1963 et au volant d'une Lancia FULVIA 1.3S de 1971 que j'arpente les routes de France... c'est fort de ces différentes casquettes que je tâcherai de vous faire vivre par procuration autant d'évènements que possible : pas toujours de manière professionnelle, mais avec une constante sincérité...Viendriez-vous avec moi découvrir ce que la passion de l'auto ancienne a de plus diversifié ?

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