La Lancia Thema 8.32, une Beauté Intérieure

Publié le par Benjamin

La Lancia Thema 8.32, une Beauté Intérieure

Une placide berline qui révèle un cœur fougueux. C’est tout un programme que propose la Lancia Thema 8.32. Une auto rare et qui mérite d’être sous les projecteurs.

Petite histoire de la Lancia Thema 8.32

La nouvelle berline de Lancia est dévoilée en 1984 au salon de Turin. Son style est sobre et à trois volumes. La Thema est aussi la première voiture construite sur la plateforme Tipo 4 à être révélée. S’en suivront les Fiat Croma, Saab 9000 et l’Alfa Romeo 164.

La voiture a quelques particularités bien à elle. L’intérieur est richement doté, et elle présente des portes autoclaves : il n’y a pas de gouttières en haut. Côté technique, la voiture est une traction et fait majoritairement appel à des 4 cylindres de deux litres essence et, à partir de la série 2, un diesel de 2.5L. Mais l’auto reçoit aussi un V6, et un V8, sur celle qui nous intéresse aujourd’hui, la Thema 8.32.
La Lancia Thema sera produite à 357.572 exemplaires entre 1984 et 1994.

J’ai essayé la Lancia Thema 8.32

Le style de la voiture

L’esthétique, de l’Italienne est signée par Giugiaro, un designer alors en vogue. Par contre on ne peut pas dire que la voiture soit vraiment originale. Elle est bien une auto des années 80, carrée, tricorps. Un dessin classique qui malheureusement se démode un peu.

Cette Lancia Thema 8.32 fait clairement apparaître ses différences par rapport au modèle de base. Et ça commence tout devant. La calandre en alu brossé, très fine est superbe. Elle se démarque de l’imposante calandre noire de la version normale. C’est sur cette partie qu’est fixé le premier badge 8.32, jaune, et donc bien visible.

Autre particularité, les phares. Ils se dotent d’essuie glace, signe de haut de gamme à l’époque. Mais pour aller avec cet accessoire, leur verre comporte deux tétons. Gare à la casse, en retrouver d’autres s’annonce presque une mission impossible… Même problématique pour les vitrages. En fait ils sont communs à la Thema de base avec une différence. Ils sont en effet teintés Bronze et non bleus ou verts…

Les rétroviseurs sont ajourés sur la série 1, ils seront plus conventionnel pour la suite. Le long de la voiture, deux liserés soulignent la ligne de caisse. Devant les roues arrière, un monogramme 8.32 prend place mais ils ont été… volés ! Sur le coffre apparaît un petit aileron. Mais si vous préférez l’enlever, vous pouvez. Il rentre alors dans le coffre et la partie qui faisait le spoiler fait désormais office de dessus de malle !


Sous le capot : la bête

Attention, la Thema 8.32 n’est pas une Lancia – Ferrari. Maranello s’y est refusé. Le moteur dérive de celui de la Ferrari 308 mais ce n’est pas tout à fait le même. Le cache moteur annonce la couleur : Lancia by Ferrari. Pourtant sur la seule pièce de fonderie visible, c’est bien marqué Ferrari. Soit.

On dit dérivé car le V8 2.9L garde les 32 soupapes (8.32 pour ceux qui n’auraient pas suivi) mais la puissance régresse. De 255ch on descend à 215 « seulement ». Quand on sait que le bloc qui suit dans la gamme fait 165 ch, la voiture est bien le vaisseau amiral. Pour l’anecdote, le V6 n’est pas le plus puissant des autres moteurs. L’étonnant PRV, qui voit là sa seule utilisation italienne, est à 150 ch !

Le moteur est donc monté en position transversale. Autre particularité, il entraîne… les roues avant ! Du coup la répartition avant-arrière est nettement déséquilibré.

Le superbe cuir de l’intérieur

L’intérieur de la Thema 8.32 est simplement magnifique. Le cuir Poltrona Frau est partout, sauf sur le ciel de toit, tendu d’alcantara ! Ce cuir est magnifiquement patiné dans la voiture de Rudy, pas une déchirure, à peine un signe de fatigue au bord d’une aération. Sublime.

Côté commandes, le volant apparaît minuscule. Plat, fin, avec un triangle au centre. Lui aussi est revêtu de cuir. Mais autour, les comodos sont moins jolis. On sent l’influence du groupe Fiat. L’équipement est riche. L’ordinateur de bord, incrusté dans un panneau en ronce de noyer indique de nombreuses infos, même si certains problèmes n’en sont pas. Les connectiques italiennes n’étaient pas meilleures en 1986 qu’en 1950 ! Détail qui en dit long sur le positionnement de la gamme : le téléphone qui prend place entre les deux sièges avant.

Qu’on soit à l’avant ou à l’arrière, le confort règne. Les sièges sont larges et confortables. A l’avant, ils sont même chauffants et réglables électriquement. Pratique pour ajuster la position de confortable. Mais elle reste quand même très étrange, le volant descend pas sur les… jambes. Ce n’est pas la meilleure position de conduite pour une sportive. Mais à ce niveau là, on en reparlera.

C’est parti pour le voyage

C’est parti, je démarre a Lancia Thema 8.32. Aucun problème, elle part au quart de tour. J’enclenche la première. Ouch ! La pédale d’embrayage est particulièrement sensible. Rudy m’explique qu’il faut accompagner la pédale à la remontée. Et effectivement, ça va tout de suite mieux. C’est par une rocade à deux fois deux voies que je commence. La voiture roule dans un silence plutôt remarquable. Calé en 5e à 110 km/h, on ne se douterait pas une seule seconde de ce qu’on a sous le capot.

On discute facilement à bord. Au moment de relancer, le 90 à 110 se fait rapidement. La voiture est coupleuse, bref, on voyage bien. On prend la sortie et on évolue en ville. Très facile cette auto. Les freins ne posent pas de soucis à cette vitesse, le toucher et la progressivité sont bons.

Sortie de village, la route est large et dégagée. J’accélère et je monte rapidement à 90, le moteur atteint les 4000 tr/min et commence à se faire entendre. Dommage que le vent nous accompagne et cache un peu le bruit. Je fais néanmoins attention, effectivement la voiture a du poids sur l’avant. Et le poids à tendance à emmener tout le monde vers l’extérieur. De la route pour l’engin, des sièges pour nous. Les sièges sont confortables mais n’offrent aucun maintien. Ou alors il va falloir forcer sur les pastas… On est pas encore au niveau de la SM, que j’avais vraiment trouvé sous-vireuse dans mon essai, mais on s’en approche.


Mais la beauté intérieure sait ressortir !

La voiture est facile, on roule bien. En tant que voyageuse, elle est parfaite. Voilà que nous arrivons dans les bois, la route s’ouvre mais on rattrape vite une pauvre Renault 19 bloquée à 70. Mark et Pierre qui nous attendait pour les photos sont d’accord « On la refait ». Je fais donc demi-tour, je vais plus loin. A ce moment là, la route est totalement dégagée, pas de voiture devant, rien derrière. « Hésites pas à mettre le pied dedans ! » Faut pas le répéter !

J’enfonce la pédale d’accélérateur, les vitesses passent, mais je laisse monter le moteur jusqu’à 5500 ou 6000 tr. Là ça chante ! Le vent est coupé par les bois, l’échappement à double sortie peut s’exprimer. C’est là qu’on a la puissance. C’est là qu’on se rend compte que c’est bien un noble V8 conçu pour Fiorano qui nous propulse (ou plutôt nous tire en l’occurrence). La montée en régime s’accompagne d’une belle mise en vitesse. Wahou !
La première courbe rapide passe à fond, avec encore cette tendance à aller voir à l’extérieur. Pour la suivante, je freine, on va éviter de décapiter Mark.

Conclusion : une berline qui donne le sourire

La Lancia Thema 8.32 est une bonne berline. Plutôt bien finie si on oublie l’électronique, bien équipée et confortable, elle avalera les kilomètres sans trop de problème.

Et quand vous aurez envie de répondre au kéké en 16 soupapes à côté, vous saurez lui répondre. Sortez l’aileron, effet assuré, et laissez parler le V8. Pour peu que les pneus tiennent bon, la voiture vous emmènera bien vite au delà des limites légales. Et même si vous ne le doublez pas, vous pourrez profiter des vocalise des 8 gamelles fatto in Maranello.

Un petit plaisir qui en vaut 1000 !

Conduire une Lancia Thema 8.32

Il va falloir être patient. La Thema 8.32 a été rare, il n’en a été produit que 5000 exemplaires, série 1 et 2 confondues. C’est peu et il faudra rechercher la perle rare. En effet une auto avec beaucoup de travaux pourrait devenir un cauchemar. Entre les pièces spécifiques presque introuvables, les pièces mécaniques Ferrari vendues au prix… Ferrari, et la main d’oeuvre nécessaire à toute opération (tomber le moteur pour changer deux bougies !) on éclate vite son budget.

Pourtant, avec une cote située aux alentours de 20.000 € maximum, c’est une auto à ne pas rater. Un V8 Ferrari à ce prix devient rare, et une berline aussi bien équipée aussi.

ImageNote 4- Thema 8.32
EntretienNote 1- Thema 8.32
Facilité de conduite4- Thema 8.32
Facilité de prise en main3- Thema 8.32
Plaisir de conduiteNote 3- Thema 8.32
Les PlusLes Moins
Un V8 FerrariUne ligne de Thema
Une auto rapideUn comportement de traction pataude
Un confort et un équipement exceptionnelsDes pièces spécifiques introuvables
Une auto très recherchée
Note TotaleNote 16 20 1- Thema 8.32

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. julien

    Une super auto …. rare, et encore plus en France.
    J’ai déjà vu quelques reportages ou l’auto était un peu « violenté » pour tester les limites du V8 Ferrari, mais à mon humble avis cette auto est une reine de l’autoroute, c’est la quelle s’apprécie le mieux, et c’est la qu’est son véritable usage.

    Répondre · · 21 janvier 2017 à 4 h 48 min

  2. Franck Muller

    tres belle voiture des année 90 comfortable j ‘adore

    Répondre · · 21 mai 2020 à 13 h 31 min

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.