Essai d’une Golf GTI Mk1, Das Originale !

Publié le par Mark

Essai d’une Golf GTI Mk1, Das Originale !

À News d’anciennes nous n’avons jamais essayé de golf GTI MK1. Même si on en a déjà fait une vidéo, à voir ici, ça peut être vu comme un sacrilège ! Rassurez vous ce vide va désormais être comblé.

Nous sommes un samedi matin de novembre, après une nuit pluvieuse et un réveil difficile. C’est sous le soleil que je me rend dans la campagne auboise du côté d’Essoyes pour essayer la petite bombinette 1ère du nom.

L’historique de la Golf GTI

Tout essai doit commencer par un historique du modèle. Ce n’est pas mon fort mais l’histoire est connue, alors je vais faire bref.

Lancée en Mars 74 la Golf est alors la nouvelle entrée de gamme et future best-seller de chez Volkswagen. Cependant un groupuscule en interne travaille déjà sur une brillante idée. Alors que les motorisations proposées par la Golf 1 s’échelonnent de 50 à 70ch, les ingénieurs planchent déjà, malgré la réticence de la direction, à une version plus musclée. Leur idée, partir de l’excellent châssis de la Golf pour proposer une citadine musclée offrant des accélérations et une tenue de route digne de sportives. Si cela tombe sous le sens aujourd’hui avec la pléthore de petites bombinettes proposées par les constructeurs. En 1975 c’était nouveau et tout simplement inconcevable.

C’est donc sur leur temps libre et hors du groupe Volkswagen qu’un groupe d’ingénieurs conçoivent la future GTI. Après 3 ans de gestation et de batailles contre la direction commerciale, le projet « Golf Sport » voit enfin le jour. Nous sommes alors en juin 1976.

La petite GTI sort équipée d’un 1600cc à injection de 110ch,d’une boite 4 vitesses, et d’un châssis rabaissé et revu avec, notamment l’adjonction de barres stabilisatrices. Esthétiquement, monogrammes GTI, calandre entourée d’un liserait rouge, le hayon d’un autocollant noir et on retrouve aussi des bandes de bas de caisses. Niveau coloris ce sera uniquement du gris, rapidement complété par du rouge, les autres coloris ne feront leur apparition que plus tardivement.

Entre 1978 et 1979 la GTI subira quelques modifications technique, silencieux, carter moteur, boite 5 vitesses, tableau de bord revu etc.

En 1982, grosse évolution. Le 1600 est remplacé par un 1800 injection de 112ch. La GTI reçoit aussi un ordinateur de bord, un nouveau volant et divers gadgets. Suivront de nombreuses séries spéciales (Plus, Rabbit, Pirelli) jusqu’à la retraite en 1984.
Entre temps là golf GTI aura finalement été un véritable best seller. 460 000 d’exemplaires écoulés au lieux des 5000 initialement prévus, un mythe était né.

Notre Golf GTI Mk1

La ligne d’une auto devenue icône :

Apres ce rapide cours d’histoire attaquons le vif du sujet. Notre auto est une des dernières Golf GTI 1.8, immatriculée pour la première fois en janvier 84. Il s’agit d’une édition Pirelli sur laquelle on retrouvera quelques options supplémentaires (toit ouvrant, ordinateur de bord etc) et de jolies jantes ATS Classics en 13′.

Au premier abord notre GTI semble bien frêle. La ligne est particulièrement classique. Mais la finesse du dessin originel garantie un bon vieillissement et je dois l’avouer une certaine élégance. Oubliez donc les lignes biscornues ou trop carrées. Ici on verse dans le classicisme, juste compromis entre la serpe et la douceur, 4 phares rond, l’ensemble est tout en simplicité et on en demande pas plus.

Côté modifications, son propriétaire a apporté un léger rabaissement, une ligne inox complète du collecteur au silencieux, un train arrière à disques, deux harnais et un volant GTI 1600. L’ensemble, bien que non conforme à l’origine, présente bien du haut de ses 290 000kms et les petites modifications apportent un look « stance » (comme disent les jeunes) sans virer à la caricature de mauvais goût.

Bien que restaurés il y a quelques années, la peinture et les matériaux extérieurs semblent avoir assez bien vieillis et témoignent d’une époque où l’on construisait encore des automobiles durables.

L’intérieur de la bombinette

Côté intérieur, c’est du VAG tout craché, aussi triste qu’une chanson de Léo Ferré ! Cependant l’ensemble a bien vieilli, les sièges et les plastiques sont impeccables, les assemblages encore costauds et bien ajustés. De ce côté là on frôle le sans fautes pour une auto de 32 balais. L’ergonomie est assez bonne les instruments importants sont bien placés et assez gros, les sièges offrent un excellent maintient. Et la position de conduite se trouve assez naturellement. Pour chipoter un peu on regrettera une poignée de réglage du siège assez mal placée et les grands gabarits pourront peut être se sentir un poil à l’étroit.

C’est l’heure de prendre place derrière le volant. Bien calé dans les excellents sièges baquets je m’harnache et met le contact. Le 4cyl  s’ébroue dans un bruit plutôt banal au ralenti. 1ère enclenchée et c’est parti.

Sur la route au volant de la Golf GTI

En conduite normale, sur les premiers kilomètres je prend en main l’auto. Le moteur surprend par sa grande souplesse. Rouler en 4 sur un filet ne pause aucun problème en ville. L’amortissement est un peu ferme, le bruit un poil trop présent mais on ne peut pas demander à une auto de 30 ans de faire ce que peinent à réaliser des récentes.
Niveau direction, c’est la bonne surprise, le point neutre est un poil flou, mais l’ensemble est direct et très précis. Et malgré la non assistance pas si « camionesque » à manipuler. On ne ressent aucune inertie du train avant sur les changements de cap. Pour une traction je suis bluffé. Globalement la conduite est assez abordable, le gabarit se gère bien et l’auto est vraiment facile à prendre en main.

On accélère !

Mais au final c’est lorsque l’on appuie plus lourdement sur l’accélérateur que l’auto se révèle vraiment. Alors on y va, première accélération pied dedans et me voila sanctionné par une violente remontée de couple dans le train avant. Et oui c’est une traction avec des chevaux, il faudra faire gaffe.

En revanche la poussée est bien la. En fait c’est une véritable bombe cette Golf GTI ! On se retrouve très rapidement à des allures prohibées, et l’auto ne manque pas d’allonge. Le moteur lui, est très vif, bien plein, mais s’essouffle un peu à l’arrivée des tours. Enfin pour constater ce fait il faudra aller au delà des 6000trs/min. Sinon c’est du bonheur et la bande son est particulièrement enivrante pour un 4 pattes. À l’approche du rupteur, j’ai l’impression d’entendre Pavarotti entonner un opéra, sonorité lourde et puissante ! Bref, on ne se lassera pas de pousser ce 1800 dans les tours. D’autant plus qu’il est parfaitement épaulé par la boite de vitesse et le châssis.

Un ensemble fait pour le sport !

La boîte, parlons en. Très courte, impeccablement étagée, le levier tombe parfaitement sous la main, les ingénieurs ont fait la du bon boulot de ce côté. Les passages s’enchaînent et la précision des verrouillages est impeccable. Par contre il faut faire gaffe à ne pas aller plus vite que la musique. À vouloir tricoter trop vite les vitesses ne rentrent pas toujours et le débattement de la 5ème est un poil long à aller chercher. Sur le maniement on est pas au niveau d’une beheme mais sur le reste là golf fait jeu égal voir mieux.

Le châssis quant à lui c’est du bonheur pur. La caisse est très rigide et légère. Et ça ce sent d’emblée. À vive allure la précision et la tenue de l’ensemble sont tout bonnement diaboliques. Ça passe vite, très vite. Aucune inertie, l’auto se place au mm et obéit instantanément aux commandes de son conducteur. Le comportement est vraiment neutre et saint, pas de sous virage, ni de survirage et l’habitué des propulsions que je suis est surpris de ne pas avoir à doser en virages. L’auto laisse pratiquement tout passer à condition d’avoir confiance en soi (merci aux conseils du propriétaire). C’est là l’atout majeur de cette Golf GTI. Et ce qui procure à mon sens le plus de plaisir à son volant. En revanche il faut veiller à ne pas dépasser la limite, quand ça décroche, ça décroche.

Le freinage, il est assez endurant et efficace. Mais le mordant manque cruellement à l’attaque d’une grosse décélération. Remarque l’auto passe tellement vite que l’on a pratiquement pas besoin de freins.

Conclusion

Trêve de plaisanteries cette Golf GTI c’est globalement du bonheur à l’état brut. Tous les ingrédients sont réunis pour prendre beaucoup de plaisir. Moteur velu et bien épaulé par sa boite de vitesses, comportement redoutable et très facile, jolie gueule et bien finie. Je comprend désormais l’engouement qu’elle à suscité à sa sortie. Et à l’instar de certaines critiques, je regrette de ne pas avoir eu rendez vous dans les Alpes car ce doit être un must.

En conclusion là Golf GTI, c’est pas du bluff. On a vraiment affaire à une auto au tempérament sportif. Acheter une GTI aujourd’hui c’est s’offrir un jouet d’adulte avec des performances redoutables mais aussi plus vraiment accessible à toutes les bourses. Ce qui les cantonnent essentiellement à un usage dominical. C’est pourtant bien dommage car c’est une auto parfaitement utilisable au quotidien. Preuve en est avec notre propriétaire qui ne possède que celle-ci pour se déplacer. Fiable, pas si gourmande que ça, facile à prendre en main et à manœuvrer dans les centres villes toujours plus étroits. Et cerise sur le gâteau, lorsque vous quitterez l’agglomération le soir après une longue journée de travail pour rentrer chez vous, elle vous fera oublier tous les tracas de la journée.

Acheter une Golf GTI MKI

Abordable jusqu’à l’arrivée du phénomène « youngtimers » la Golf GTI MKI ne l’est plus aujourd’hui. Comptez aujourd’hui 10.000€ pour des beaux exemplaires de GTI 1800, 15.000€ pour une belle GTI 1600 4 vitesses et jusqu’à 25.000€ pour la très recherchée Oettinger 16s.
L’entretien est quant à lui particulièrement simple, les pièces restent abordables. À l’achat il faudra faire attention aux numéros de série et à la corrosion qui peut vite devenir un lourd poste de dépenses (points de fixations du cric, bac de roue de secours, intérieurs d’ailes). Sinon côté mécanique c’est du simple et du costaud en revanche les éléments d’injection sont assez difficiles à se procurer.

Image4- Golf GTI
Entretien3- Golf GTI
Facilité de conduite3- Golf GTI
Facilité de prise en main3- Golf GTI
Plaisir de conduite3- Golf GTI
Les PlusLes Moins
Perfs et tenue de routeIntérieur tristoune
Un MytheFreinage peu mordant
FiablePrix en hausse
FinitionLes beaux exemplaires sont rares
Note TotaleNote 16 20- Golf GTI

Merci à M.Vallin pour le hangar et Baptiste pour le prêt de l’auto !

Mark

Passionné de photo et de sa BMW E30, Mark a rejoint News d'Anciennes courant 2016. Essais, road-trip, reportages, tout l'intéresse du moment qu'il peut sortir son appareil photo.

Commentaires

  1. ted

    Avec des Yokohama A539 dure comme du bois et à l’ adherence d’ une savonette dans une baignoire humide; ça devait etre quelque chose à maintenir sur la route, cette Golf!!!!

    En regle general, je ne comprend pas cette attitude chez les collectionneurs sportif de mettre les pneus les plus pourrie du monde sur leur voiture; à croire que l’ offre des manufacturiers de qualité n’est pas asser large!!!!

    Répondre · · 10 décembre 2016 à 12 h 21 min

    1. Mark

      Bonjour,

      nous n’avons visiblement pas eu le même ressenti sur les pneus. Sans dire qu’il s’agit de gommes haut de gammes je ne les ai pas trouvé mauvais non plus voir tout à fait honnête. Pour le coup la baignoire a été passée au papier de verre avant d’y mettre la savonnette. Apres quand on roule en anciennes toutes les gommes et tailles ne sont pas disponibles. Je suis moi même obligé de me contenter de pneus hankook assez moyens. Je regrette mes Michelin pilot sport mais sur du 14 ça n’existe pas.
      Et notre propriétaire n’étant pas le collectionneur mais plutôt le jeune étudiant n’a peut être pas forcement les moyens d’investir dans un set de r888.

      Répondre · · 10 décembre 2016 à 15 h 40 min

    2. philippe privat

      Pour avoir possédé à l’époque plusieurs golf gti dans les année 80 chaussées de kleber ou de pirelli de piètre qualité, je ne comprends pas l’absurdité de votre commentaire!
      j’emets beaucoup de doutes sur le fait que vous ayez déja conduit une golf 1 gti….
      Sa tenue de route a toujours enchantée ses utilisateurs et elle a fait référence pendant des années
      malgré un train avant un peu lourd avec le 1800 mais particulierement stable et un arrière tres coopératif!
      La seule limite était la pluie comme toute les tractions de l’époque…

      Répondre · · 19 février 2017 à 8 h 03 min

  2. Bill

    Des remontées de couple dans le volant avec des jantes 7×13 à déport montées en 185/60-13 , alors qu’en origine on se contente de 175/70-13 sur des 5.5 le tout sur une suspension rabaissée et réglée circuit comme en attestent le carrossage négatif et le n° sur le pare brise, il ne faut pas être très observateur et ignare en Golf pour porter un jugement de comportement sur des accessoires tuning d’époque!

    Répondre · · 21 février 2017 à 16 h 52 min

    1. Benjamin

      Rien ne nous empêche de donner notre avis sur l’auto et les accessoires en question justement.
      De plus, l’auto ne fait pas de circuit, simplement c’est un n° pour une montée historique locale où personne ne va très vite. Mais il faut être très observateur pour le savoir 😉

      Répondre · · 21 février 2017 à 17 h 01 min

  3. Olivier Guihard

    C’est cependant dommage, Benjamin, qu’il y ait distorsion entre le titre de l’article et l’auto essayée qui n’est pas vraiment d’origine. Les défauts mentionnés de remontée de couple dans la direction, vitesses qui ne rentrent pas.. n’existeraient pas sur une auto en configuration d’origine et en parfait état. La dimension des pneus en particulier n’est pas homologuée sur ce véhicule 😉

    Répondre · · 7 juin 2017 à 17 h 58 min

  4. Robert-Louis BREZOUT-FERNANDEZ, Responsable des Concours d'Etat et de Restauration à la FFVE

    Très belles photos de cette GTI, sans doute mue à la « poussette ».
    Peut-être que l’accès « sécurisé » au moteur ne vous a pas permis de nous montrer les dessous de la belle, entre autres différences notables d’avec l’origine.
    Dommage.
    Robert-Louis

    Répondre · · 18 août 2017 à 8 h 48 min

  5. Régis VIRIOT

    Mark, vous décrivez bien l’évolution « 1 et1/2 » qui à mon sens, n’apporte de positif que la bv5. Je préférais les réglages châssis de l’originale. Mais je comprends que les désirs de la clientèle moins sportive ai amené le constructeur à assouplir. Je garde néanmoins de bons souvenirs de celles qui me sont passées entre les mains. Techniquement je rejoins le commentaire de Olivier Guihard et j’imagine les difficultés pour trouver des voitures en définition d’origine (ce qui est le cas de ma E30). Les modes de l’époque additionnées de celles de la notre, ça nous fait parfois de belles salades!

    Répondre · · 12 mars 2020 à 17 h 17 min

Répondre à BenjaminAnnuler la réponse.

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